Saint Nonna a 500 ans

La Fontenelle, un terroriste du 16e siècle

Dans le livret Saint-Nonna, cinq siècles d'histoire de Penmarc'h, vous découvrirez les exactions et massacres perpétrés à Penmarc'h par Guy Edel de Beaumanoir, dit La Fontenelle.
Dans une période trouble de l'histoire de France (guerres de religion), ce brigand couvert par la ligue catholique a impunément multiplié les tueries, viols et rapines avant d'être arrêté pour trahison et exécuté.

Sous les ordres du duc de Mercoeur, beau-frère et ennemi du Roi

Né en Bretagne en 1572, de famille noble, La Fontenelle étudie à Paris en 1587 au collège de Boncourt. Le chanoine Moreau, ligueur et narrateur des guerres de la Ligue dans ses mémoires, décèle chez lui "des indices de sa vie dépravée, étant toujours aux mains avec ses compagnons de classe". En 1589, il quitte le collège pour tenter de trouver à Orléans le duc de Mayenne, alors chef du parti catholique, mais il se fait dépouiller sur la route par des brigands. Il décide peu après de revenir en Bretagne. Agé de 18 ans, il "s'allie à la populace qui était sous les armes pour le parti catholique". La Ligue est alors dirigée en Bretagne par le duc de Mercoeur, beau-frère du Roi et gouverneur de Bretagne. Le duc de Mercoeur s'oppose au Roi sur le front religieux. Il est soutenu par une large majorité de Bretons très attachés à la religion catholique. Le duc de Mercoeur cherche aussi à faire reconnaître les droits que sa femme, Marie de Luxembourg, revendique sur le duché de Bretagne.

Pilleur de châteaux et de villages

C'est dans ce contexte que le jeune Fontenelle réunit autour de lui une bande et pille châteaux, bourgs et villages dans le Trégor. En 1590, la cour du Parlement de Bretagne le condamne pour "volleries et pilleries". Il poursuit ses exactions dans la région de Tréguier, Poutrieux, Chateauneuf du Faon et Morlaix. En 1590, avec ses soudards, il investit la ville de Lannion où il lève l'impôt pour l'entretien de sa troupe. Mais il en est délogé un mois plus tard et va poursuivre ses exactions en Cornouaille. En 1592, sur ordre du duc de Mercoeur, il se rend maître du château de Coatrec d'où il est chassé par les troupes du Roi. En janvier 1593, La Fontenellle prend possession d'un nouveau château, celui de Guerrand. Cela ne lui suffit pas. Il écume, avec sa bande qui rassemble près d'un millier d'hommes, la haute Cornouaille et le Léon. A la fin 1593, il s'établit à Corlay et installe une garnison dans le château de Callac. Après avoir mis la région à feu et à sang, il envahit l'île Tristan dans la baie de Douarnenez, et la transforme en quartier général fort d'une garnison de 700 à 800 hommes. L'île est la point de départ de nombreuses expéditions vers le Trégor et vers le sud du Finistère.

Condamné au supplice de la roue
La mise à sac de Penmarc'h, relatée dans le livret, et celle de Pont-Croix, lui rapportent un énorme butin qu'il entasse sur l'île Tristan. Malgré les innombrables tueries, viols et vols qu'il a commis, le duc de Mercoeur demande, sans doute en échange de services rendus, son pardon au Roi Henri IV  quand il négocie son traité de ralliement en 1598.  Plus tard, La Fontenelle est accusé de trahison et de complicité avec l'ennemi espagnol - ancien allié de la Ligue. Le Parlement de Paris le condamne pour haute trahison au supplice de la roue. Il est exécuté et rompu à vif sur la place de Grève à Paris en 1602.

(Sources : les mémoires du chanoine Moreau, InfoBretagne.com, wikipédia).



01/08/2008
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